Nous avons trouvé ce graphique sur la blogosphère . A notre tour d’y apporter nos commentaires.
Je viens juste de sortir d’une lecture passionnante à propos de la crise de 29 (un livre de référence de 1961, donc neutre par rapport à ce qu’il nous arrive : La crise économique de 1929 : Anatomie d’une catastrophe financière par John Kenneth Galbraith).
Et, en effet, les parallèles sont vraiment très nombreux et parfois troublants (on remplace Télétype par Internet, quelques noms, et nous pourrions faire des copier/coller de pages entières de ce livre sur le blog sans que nos lecteurs sachent si l’on parle de notre crise ou bien de celle de 1929) : Spéculation immobilière en Floride en préambule, crédit facilité, ambiance spéculative, mentalité « je gagne un maximum avec le minimum d’efforts », plusieurs avertissement avant le grand krach, etc.
Comme le nôtre, et contrairement à ce que l’on pourrait penser, le krach ne s’est pas résumé à un seul jour (le jeudi noir du 24 octobre) mais a été long, même s’il fut (à l’instar de notre propre crise) marqué par des journées plus « éprouvantes » que d’autres.
Pourquoi aussi ne pas comparer le président républicain de l’époque, Herbert Hoover, à Georges W. Bush ?
Ils ont même eu leurs « Madoff ». Nous n’avons aucun recul sur notre propre crise et nous en avons donc pas terminé de découvrir des escrocs. Il est probable que la crise de 2008 reste dans les mémoires pour le nombre d’hommes d’apparente bonne fois qui auront roulé dans la farine leurs clients ou associés. Comme le disait naguère Warren Buffett : « C’est quand la mer se retire qu’on voit ceux qui se baignent nus. » Dans notre cas, nous ne sommes pas encore arrivés au point bas de la marée …
L’envolée du nombre de suicides de 29 reste par contre une légende urbaine car, stats à l’appui, il y eu même moins de suicidés en octobre que durant l’été de l’année 29. Les média de l’époque avaient tendance à mettre sur le dos de la crise n’importe quel suicide et on a ainsi médiatisé les 2 ou 3 personnes qui sont passées par la fenêtre. La crise de 2008 a connu quelques fin tragiques mais limités elles aussi au monde de la finance. A ce propos, savez-vous combien de personnes furent réellement directement touchées par la krach de 29 (je ne parle pas de la crise qui suivi) ? Environ 1 million. Ce chiffre est par contre largement dépassé aujourd’hui si on ne compte que les actionnaires lésés et les salariés du monde de la finance licenciés qui sont touchés à l’échelle de la planète.
Alors serons-nous meilleurs dans la gestion de la crise ? Sera-elle plus courte ?
Dans le graphique certains éléments sont présentés comme des critères pouvant justifier d’une sortie de crise rapide, ce n’est pas certain si on creuse dans le détail :
« Falling rates » ? La chute des taux. Clairement non et vous lirez à ce propos notre article Le taux directeur de la FED à 0% (ou presque). What else ?
« Obama » ? Certes il n’est visiblement pas dans la lignée d’Hoover et de ses réunions de crise stériles. Mais sera-il à l’image de Roosevelt ? Son œuvre restera-t-elle gravée dans les mémoires comme le fut le New-Deal de son illustre prédécesseur ? Obama aura-t-il les mêmes moyens et les mêmes ambitions ? Aujourd’hui Obama est un espoir mais il ne pourra jamais nous offrir plus que ce qu’il a. Malheureusement, après 8 ans de présidence Bush, il lui reste bien peu en dehors des planches à billets.
« JM Keynes ? » Et bien je vous l’annonce, John Maynard Keynes est mort depuis 1946 et si nous avons retenu les grandes lignes de son action de relance, nous n’avons pas souvenir de ses mises en garde. Malheureusement il n’est plus là pour en parler. Vous lirez à ce propos notre article Keynes et la crise des années 30. A la différence des années 30, nous seront obligés de nous endetter encore plus fortement pour relancer l’économie et la machine inflationniste sera très rapidement à l’œuvre.
« Floating rates vs Gold Standard » ? Change flottant d’aujourd’hui contre l’étalon or de l’époque ? L’abandon de l’étalon or donne évidemment plus de souplesse pour relancer une économie par une action sur la monnaie. Mais justement, le change flottant est capable de nous amener dans les pires dérives et préparer une future prochaine crise encore plus violente.
« No protectionnism » ? Rien n’est encore joué sur le sujet, nous n’avons aucun recul sur notre propre crise. Qui parlait de protectionnisme en janvier 1930 ? Premier indice d’un retour rapide au protectionnisme le « plan Obama » lui-même qui obéit à la « préférence nationale ». Les parlementaires démocrates qui l’ont élaboré exigent que tous les projets d’infrastructure que le plan prévoit de financer (pour un montant de 85 milliards de dollars) aient exclusivement recours à de l’acier américain. Et que tous les uniformes envisagés pour équiper des fonctionnaires soient, eux aussi, « made in USA ». Ce n’est donc peut-être qu’un début…
A propos du livre La crise économique de 1929 : Anatomie d’une catastrophe financière de John Kenneth Galbraith : Euphorie, spéculation immobilière (Floride) puis boursière, réductions d’impôts, crédits facilités, innovations hasardeuses dans la finance d’entreprise sont les causes de la crise économique de 1929. La lecture de cet essai classique de J. K. Galbraith (1908-2006) sur la « grande dépression » s’impose plus que jamais si l’on veut comprendre les grands krachs boursiers du XXe siècle et les scandales financiers de ce début de XXIe siècle.
cette fois on y est !
Crofin,
Nous ne sommes pas en récession. Pour qu’il y ait récession, il faut que le PIB baisse pendant au moins deux trimestres consécutifs.Ce qui n’est pas le cas pour la France.
Sinon, ton article est pas mal, j’ai lu aussi Galbraith. Mais si tu veux approfondir tes conaissances sur la crise de 1929, je te conseille de lire le papier de Ben Bernanke.
le titre original du livre de John Kenneth Galbraith est : The Great Crash 1929.
Mais pour démonter le mythe que les politiques de FDR ont sauvé le pays, il faut lire :America’s Great Depression de Murray Rothbard.
bravo pour votre article et effectivement selon l’expression consacrée, on n’est pas sorti de l’auberge.
Je suis d’avis que l’inflation voire hyperinflation va pointer le bout de son nez très bientôt et ne suis pas du tout les théroies déflationniste, valables qu’un tempsque certains blog alimentent. Oui on est en réecession, en crise, aucun doute.
bopnne journée quand même