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On savait que l’année 2016 avait été chaotique pour l’or. Aujourd’hui, la publication des chiffres de la demande en or pour 2016 montrent que les raisons sont multiples et que, outre l’influence du marché des devises et de celui des actions, l’impact des politiques indienne et chinoise reste considérable sur la bonne ou de la mauvaise santé du marché des métaux précieux dans le monde entier. Toutefois, plusieurs indicateurs annoncent une nette amélioration à partir du second semestre 2017.

Une baisse de la demande sans précédent depuis 7 ans

Selon les analystes du GFMS Gold Survey pour l’agence Thomson Reuters de Londres, la demande d’or physique a chuté de 20% en 2016, revenant à son plus bas niveau depuis 2009. Tous les secteurs du marché de l’or sont touchés : l‘achat de bijoux, de pièces de monnaie et de lingots, mais aussi la demande industrielle, sont ainsi tombés à 3 349 tonnes l’an dernier contre 4 184 tonnes en 2015. Dans le même temps, la production s’étant plutôt maintenue (en légère baisse de 1,5%), l’excédent d’or physique a atteint 1 176 tonnes (du jamais vu depuis une vingtaine d’années), contre seulement 220 tonnes l’année précédente.

Pour expliquer cette situation, GFMS invoque la montée du dollar, mais surtout la très forte baisse de la demande indienne (premier acheteur d’or au monde avec la Chine) après la décision du premier ministre indien Narendra Modi de retirer de la circulation 80% des billets de banque, déclenchant une crise de trésorerie sans précédent au cours du dernier trimestre. La demande d’or indien a ainsi glissé à son niveau le plus bas depuis 2003, avec 580 tonnes, en baisse d’un tiers en glissement annuel. De son côté, la Chine a elle aussi connu une forte décrue de sa demande d’or, en particulier sous forme de bijoux, avec un peu plus de 146,6 tonnes de métal précieux au dernier trimestre, soit une baisse de 15%.

D’une manière générale, l’industrie du bijou, premier secteur en termes d’achat d’or dans le monde, a perdu 20% sur la seule année 2016, tandis que les acquisitions du métal précieux par les banques centrales ont chuté de 42%, à 252 tonnes « seulement ».

De bons indicateurs en faveur de l’or pour la fin de l’année

Malgré tout, les analystes restent confiants et ils prévoient une embellie sur les cours de l’or dans le courant de l’année 2017. Plusieurs indices viennent conforter leurs prévisions. Tout d’abord, les ventes d’or « au détail » ont bien diminué d’environ 12% pour s’établir à 986 tonnes sur l’ensemble de l’année, mais elles sont remontées de 6% au cours du dernier trimestre, sans doute boostées par la baisse des prix. Rien qu’aux États-Unis, les achats d’or ont repris 27% entre octobre et décembre 2016.

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De la même façon, même si la demande asiatique risque de ne pas évoluer dans les mois à venir, et même si le dollar semble vouloir se maintenir à des niveaux élevés à court terme, il est évident que la situation peut rapidement se retourner en faveur de l’or. Tout d’abord, on peut pressentir de futures tensions sur le commerce international avec l’arrivée de Donald Trump à la présidence des États-Unis, que ce soit à dans ses relations avec la Chine, l’Amérique Latine ou encore l’Union Européenne. Et en Europe, justement, la poursuite du processus de sortie du Royaume Uni de l’Union, ainsi que les différentes élections nationales dans plusieurs pays qui devraient émailler le premier semestre, ont des chances de bouleverser l’équilibre instable dans lequel le monde politique et économique se maintient depuis plusieurs mois. Certains supposent ainsi que les marchés vont finalement réagir après être restés étrangement passifs face aux évènements majeurs de l’année dernière.

Tous ces facteurs devraient donc susciter une nouvelle demande d’or à partir de l’été 2017 qui se prolongera jusqu’à la fin de l’année. Une demande qui pourrait d’ailleurs être soutenue par la production qui améliore encore sa rentabilité, avec une hausse de 10% du recyclage portant l’offre de couverture nette à 78 tonnes d’or contre 21 tonnes seulement en 2015. Et les analystes de GFMS d’évaluer le prix moyen de l’or en 2017 à 1 259 $ l’once.

 

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Anthony Alberti
Entrepreneur depuis vingt ans dans le domaine de la communication et l'information stratégique, il a été amené à travailler plusieurs fois en partenariat avec des banques et des assurances, dont la principale matière d'œuvre était constituée de l'argent des épargnants. Peu complaisant à l'égard de leurs pratiques dont il a entrevu les coulisses, il délivre aujourd'hui régulièrement son analyse sans concession (et souvent piquante) non seulement sur les agissements des professionnels de la finance, mais aussi de tous ceux qui, de près ou de loin, se font les auteurs ou les complices des manipulations qui spolient chaque jour un peu plus les honnêtes citoyens.

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