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Avec près de 14% de progression en 2017, le cours de l’or marque sa meilleure performance annuelle depuis 2010. Mais il pourrait bien faire mieux dans les années à venir.

Cette information peut sembler surprenante quand on connaît le cours actuel de l’or (aux alentours de 1315 dollars l’once) et qu’on se souvient qu’il a pu atteindre 1921 dollars l’once en septembre 2011, après un bond de 35% par rapport au mois de janvier de la même année. En réalité, le métal jaune n’a côtoyé ces sommets historiques que durant un bref laps de temps, terminant finalement l’année 2011 sur une valeur néanmoins respectable de 1600 dollars l’once, soit une progression d’environ 10% sur les 12 mois.

Une belle performance à relativiser… en Europe

En 2017 en revanche, pas d’explosion des cours, mais une croissance assez régulière qui a mené l’once d’or de 1150 dollars en janvier à un peu plus de 1300 dollars en décembre (avec même une pointe à 1350 dollars à la fin de l’été), soit une progression de 13,6%… en dollars !

Sachant que le dollar, justement, a quant à lui perdu plus de 11% sur la même période, on comprend l’intérêt qu’a pu susciter le métal précieux en sa qualité de valeur refuge et d’actif contra-cyclique vis-à-vis de la devise américaine.

L’ennui c’est que pour les investisseurs français, et plus généralement européens, la belle performance de l’or est quasiment passée inaperçue. Pire, ceux qui avaient acheté de l’or en euros de ce côté-ci de l’Atlantique au début de l’année 2017 ont probablement eu le sentiment d’être perdants sur la période écoulée. Un comble !

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Profitons-en au passage pour rappeler une évidence : l’or n’est pas un actif spéculatif et juger de sa pertinence sur ses performances par rapport à une devise n’a aucun sens. La preuve justement avec la situation actuelle où l’or semble avoir enrichi ceux qui en avaient acheté en dollars et appauvris ceux qui en avaient obtenu contre des euros. Simplement parce que le dollar a perdu près de 20% face à l’euro et que la devise européenne a progressé de 15,8% en valeur absolue sur l’année 2017 (donc un peu plus que l’or, ce qui explique le léger déficit apparent).

L’or reste une valeur sure en toute circonstance

Qu’en déduire concernant l’intérêt d’acheter de l’or en ce moment ? Franchement rien du tout, pour les raisons évoquées plus haut. Néanmoins, on peut légitimement constater que dans une période post-crise comme celle que nous vivons actuellement, alors que la plupart des marchés sont relativement atones et que la Bourse (dont on vante la rentabilité sur le long terme) peine à dégager 10% de plus-value annuelle, l’or connaît un engouement qui ne faiblit pas. Mieux encore, il progresse et accélère de manière régulière depuis deux ou trois ans maintenant, non seulement en dollars mais aussi en euros.

C’est donc une valeur sure que l’on peut toujours intégrer à son portefeuille, quelle que soit la situation économique, en sachant que ce qui vaut une once d’or aujourd’hui vaudra toujours une once d’or dans dix ou vingt ans.

Mais c’est d’autant plus vrai actuellement si, comme le craignent de plus en plus d’économistes, la bonne santé relative des marchés (sous-entendu leur progression modeste mais malgré tout positive) est principalement liée à une survalorisation des actifs financiers. Au moindre fléchissement dans l’effort de soutien apporté par les banques centrales (lesquelles ont d’ailleurs commencé à se désengager progressivement), on peut alors craindre que la croissance économique mondiale se révèle être en réalité un simple ballon de baudruche qui se dégonflera à défaut d’éclater.

L’or va continuer à s’apprécier face à un dollar de plus en plus menacé

On peut enfin souligner la perte de confiance désormais consommée envers le dollar, mais l’essor des cryptomonnaies en fin d’année a un peu vite éclipsé une réalité bien plus concrète concernant la fin prochaine de l’hégémonie mondiale de la devise américaine. En effet, si certains retiennent de 2017 la progression du bitcoin qui pourrait, éventuellement… un jour… peut-être… de manière très hypothétique… etc… faire de l’ombre aux devises traditionnelles, la vraie « menace » vient surtout de la Russie et de la Chine qui ont décidé de bâtir une alliance financière destinée à contrer ouvertement le dollar. Rien à voir avec quelques lignes de codes sur des serveurs informatiques.

Et ce n’est pas parce que les journaux ont arrêté d’en parler que les deux géants ont cessé leurs préparatifs. Au contraire, il semblerait même que la Russie a accéléré ses achats d’or au quatrième trimestre afin d’accroître massivement ses réserves et constituer une assise solide à une possible nouvelle monnaie internationale.

Aujourd’hui, même si le premier producteur et détenteur d’or reste la République Populaire de Chine, la Russie est désormais le plus gros acheteur officiel d’or au monde en plus d’être l’un des trois premiers producteurs. Et ses réserves d’or s’élèvent désormais à près de 1800 tonnes, soit plus que l’Inde, la Turquie et le Mexique réunis (on parle bien évidemment des réserves des banques centrales). On peut raisonnablement supposer que cette stratégie d’acquisition n’est pas qu’une simple lubie de Vladimir Poutine mais préfigure au contraire une évolution prochaine du rapport de forces entre les principales puissances économiques mondiales, au détriment du dollar… et donc au profit de l’or.

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Anthony Alberti
Entrepreneur depuis vingt ans dans le domaine de la communication et l'information stratégique, il a été amené à travailler plusieurs fois en partenariat avec des banques et des assurances, dont la principale matière d'œuvre était constituée de l'argent des épargnants. Peu complaisant à l'égard de leurs pratiques dont il a entrevu les coulisses, il délivre aujourd'hui régulièrement son analyse sans concession (et souvent piquante) non seulement sur les agissements des professionnels de la finance, mais aussi de tous ceux qui, de près ou de loin, se font les auteurs ou les complices des manipulations qui spolient chaque jour un peu plus les honnêtes citoyens.

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