Ça y est, vous avez enfin décidé de convertir une partie de votre patrimoine en or physique et votre premier réflexe est d’aller réserver un coffre à la banque la plus proche afin d’y déposer vos pièces ou vos lingots. De prime abord, cela semble être une sage décision, tant il est vrai que confier la protection de votre patrimoine à des professionnels est largement préférable au risque de garder votre or à domicile (que ce soit dans un coffre mural, sous un faux plancher, voire dans une boîte à chaussures ou une valise sous le lit !) Néanmoins, et aussi surprenant que cela paraisse, il n’est pas certain qu’une banque constitue le meilleur choix en matière de garanties ou même de sécurité…
Un simple service peu rentable… de moins en moins proposé
Il faut d’abord bien comprendre que l’ère des coffres-forts est depuis longtemps révolue pour les banques. Aujourd’hui, l’essentiel de « l’argent » déposé est strictement virtuel, uniquement composé de lignes dans des bases de données informatiques. Et de plus en plus d’agences bancaires ne disposent plus du moindre coffre ; à peine conservent-elles encore une « salle sécurisée » (qui n’est d’ailleurs le plus souvent qu’un simple réduit de la taille d’un placard à balais) destiné à la maintenance et l’approvisionnement des guichets automatiques de retrait.
En fait, les coffres ne sont plus rien d’autre qu’un service proposé aux clients les plus aisés, une prestation qui n’est même pas rentable puisque les tarifs de location pour un petit coffre standard (sorte de « boîte-à-lettres » de 30 cm de côté, perdue au milieu d’un mur de dizaines de boîtes similaires) avoisinent la centaine d’euros par an, soit moins qu’un bon nombre de packs de services classiques destinés aux clients traditionnels.
Conséquence directe, les prestations associées diminuent d’année en année, au point désormais de rendre parfois la conservation en banque… assez peu sécurisée ! Ainsi, même si les procédures les plus basiques impliquent qu’on demande des justificatifs et des pièces d’identités à toute personne souhaitant se rendre dans une salle des coffres, de plus en plus de clients déplorent une certaine « légèreté » dans l’application de ces consignes. De la même façon, la réduction toujours plus drastique de personnel au sein des agences rend parfois difficile (pour ne pas dire impossible) l’affectation spécifique et permanente d’un ou plusieurs employés à la salle des coffres, si bien que, parfois, personne ne sait plus vraiment trop qui s’y trouve ou pas. En 2013, une nonagénaire a ainsi été purement et simplement oubliée puis enfermée dans la salle des coffres d’une agence BNP la veille d’un week-end, pour finalement n’être libérée que le lendemain, un peu par hasard, alors qu’on la cherchait dans le voisinage depuis près de 24 heures.
Des garanties de plus en plus limitées
Certes, ce genre de mésaventures reste exceptionnel, mais les risques inhérents au dépôt en coffre ne se limitent pas à quelques défauts de contrôle. La baisse constante de rentabilité de ce service se traduit également par des économies sur les garanties proposées, en dépit de la responsabilité de la banque en cas « d’incident » affectant directement les dépôts de ses clients. Car l’ennui avec les coffres c’est que seuls les clients sont censés savoir ce qu’ils contiennent. Dans ces conditions, il devient très difficile de demander réparation en cas de sinistre ou même de cambriolage.
Les établissement bancaires proposent bien évidemment des assurances associées aux services de conservation, mais leurs plafonds semblent directement liés à la taille des coffres loués (et donc du montant des locations). Peu importe qu’un coffre ait contenu la première dent de lait de votre petit-neveu ou quelques lingots, l’indemnisation en cas de sinistre risque bien d’être forfaitaire… et généralement insuffisante. Seule parade, faire constater le contenu de votre coffre par un huissier au moment du dépôt (sans oublier de lui demander de vous accompagner à chacune de vos visites en salle des coffres). Contraignant et coûteux. Il est également possible de souscrire un contrat d’assurance indépendant portant sur la valeur des biens, mais là encore la plus-value du coffre bancaire reste toute relative.
Les banques cherchent à contourner leur obligation de résultat
De leur côté, les banquiers ont régulièrement vu la justice les condamner pour leur peu d’empressement à dédommager leurs clients après un sinistre (incluant les braquages et autres « nettoyages » de coffres plus ou moins astucieux). Car, en matière de conservation de valeurs dans leurs coffres, les banques ont une obligation de résultat, pas seulement de moyens. En d’autres termes, elles ne peuvent pas simplement démontrer qu’elles ont mis en place des moyens de protection suffisants pour s’exonérer de toute responsabilité. Seule la force majeure peut théoriquement les dédouaner, mais celle-ci semble particulièrement difficile à faire valoir, sachant que même les incendies, les catastrophes naturelles ou encore les faits de guerre (!) n’ont pas été reconnus comme suffisants par la jurisprudence.
C’est pourquoi de plus en plus de banques assortissent désormais la location d’un coffre à une valeur maximale de dépôt autorisée, renversant ainsi la charge de la responsabilité sur le client qui ne pourra pas demander à être indemnisé pour une valeur supérieure à celle pour laquelle il aura souscrit. Et peu importe si la valeur de son dépôt a considérablement augmenté au fil du temps, seule sera prise en compte la valeur maximale indiquée au contrat. Dans ce cas, et indépendamment des quelques fois où les clients auront volontairement sous-évalué leur dépôt pour rogner un peu sur le prix de la location de leur coffre, la règle de la valeur maximale de dépôt devient un véritable problème lorsque le coffre est conservé des années et que son contenu — par exemple des métaux précieux — a vu sa valeur s’apprécier fortement depuis le dépôt.
Ainsi, si on prend le cas assez classique d’un petit coffre standard dont le maximum de dépôt est fixé à 30 000 euros, le déposant qui, en toute bonne foi, y aurait placé en 2008 l’équivalent de ce montant en or (soit 50 onces environ au cours de l’époque) ne pourrait pas demander à être indemnisé au-delà de cette somme en cas de sinistre aujourd’hui, alors même que l’once d’or tourne désormais autour de 1200 €, soit le double de ce qu’elle valait lors de l’ouverture du coffre.
La sécurité également en question
Enfin, on a également rencontré ces dernières années des cas avérés de malversations de la part de banquiers qui ont tout simplement revendu l’or de leurs clients, au Vietnam par exemple, ou encore aux États-Unis. Dans son livre Investir sur le marché de l’or, Nicolas Perrin relate un certain nombre d’affaires dans lesquelles des banques ont été poursuivies pour avoir revendu des lingots appartenant à leurs clients, auxquels elles avaient eu en outre le culot de facturer des droits de garde ! (voir par exemple l’affaire Morgan Stanley de 2005 qui a fini par se régler « à l’amiable » contre 4.4 millions de dollars au bénéfice des clients spoliés)
Plus près de nous, et sans que pour autant on ait pu jusqu’ici déterminer les raisons de ces « défaillances », on a relevé plusieurs affaires de « disparition » d’or dans les coffres de grandes banques françaises, notamment au sein d’agences de la Société Générale à Pau et à Paris dont certains clients ont vu s’évanouir plusieurs centaines de milliers d’euros en pièces ou en lingots.
Finalement, le mieux reste encore de faire appel aux services de professionnels confirmés dans la gestion et la conservation de métaux précieux, comme AuCoffre.com par exemple, qui proposent à la fois une large gamme de services adaptés et des garanties sérieuses quant à la sécurité physique et financière de l’or qui leur est confié.