Le Conseil Mondial de l’or (World Gold Council) vient de publier les chiffres de la demande en or pour le 3e trimestre 2015. Ces chiffres permettent d’identifier les tendances émergentes, d’appréhender l’évolution du comportement des consommateurs et de comprendre et le marché de l’or. Compte tenu de l’actualité, les chiffres du 3e trimestre vont très certainement évoluer au 4e trimestre 2015.
Les 3 tendances générales
Trois grandes tendances se sont dessinées durant cette période. Globalement, les consommateurs ont eu les yeux rivés sur les prix de l’or, profitant de la baisse du cours de l’or.
– Demande en hausse
D’après les chiffres révélés par le World Gold Council, la demande mondiale en or a augmenté de 8% au 3e trimestre 2015, d’une année à l’autre. Selon le rapport du WGC, cette hausse est surtout imputable à la baisse des prix de l’or.
– Baisse des prix en juillet
Le 3e trimestre 2015 a été séparé en deux phases bien distinctes.
Le mois de juillet a été marqué une baisse des prix occasionnée par des sorties massives d’ETF.
Cette baisse a stimulé la demande des particuliers dans le monde entier.
– Achats des banques centrales en hausse en août et septembre
La tendance s’est inversée en août et septembre, où les prix ont sensiblement augmenté avec une augmentation des achats des investisseurs institutionnels. Les banques centrales notamment ont changé leur fusil d’épaule et acheté plus d’or pour diversifier leurs actifs, à l’instar de la Russie. Elles ont acheté en tout 175 tonnes d’or.
Par ailleurs, après une longue période de croissance, l’offre du côté de la production minière s’est contractée de 1% au troisième trimestre.
Secteurs où la demande a été la plus importante
La demande a surtout été poussée par la joaillerie (+6% par rapport à l’an dernier) et par les investisseurs particuliers qui ont acheté des pièces d’or et des lingots (+33%).
La demande a été plus forte de la part des consommateurs particuliers, surtout en Asie qui représente à elle seule 470,5 tonnes d’or (Inde : 228,2 tonnes ; Chine : 242,3 tonnes). Entre 2014 et 2015, la demande en or de chacun des deux pays, les plus gros consommateurs d’or, a augmenté de 13%.
Aux Etats-Unis, même si la demande ne représente « que » 58,9 tonnes au 3e trimestre, elle a cependant littéralement explosé avec une augmentation de 62% par rapport à l’an dernier.
Les ventes d’American Eagles en or ont même atteint des niveaux que l’on n’avait pas vus depuis la crise financière en 2008. En réponse à la chute des prix, la demande des investisseurs américains a en effet doublé lors du 3e trimestre 2015. L’US Mint a par ailleurs enregistré ses plus fortes ventes d’American Eagles depuis 5 ans.
Après un 1er trimestre plutôt faible, la demande en or de joaillerie a augmenté de 6%, stimulée par les prix attractifs en juillet.
La demande mondiale en or de bijouterie a atteint 631.9 tonnes au 3e trimestre 2015. C’est le troisième trimestre où la demande dans ce secteur a été la plus forte depuis 2008 et à 13% au-dessus de la moyenne à long terme.
Secteurs où la demande est en baisse
Quant aux banques centrales et aux autres investisseurs institutionnels, même si la demande est en baisse de 3% d’une année à l’autre, elle représente tout de même 175 tonnes d’or.
Les achats nets émanant des banques centrales sont devenus un thème récurrent des rapports du WGC.
Après avoir confirmé l’augmentation de 57% de ses réserves d’or depuis 2009, la Chine commence (enfin) à déclarer ses ventes et ses achats d’or, totalisant pour le 3e trimestre 2015 l’achat de 50 tonnes d’or.
La Russie a encore été le plus gros acheteur d’or lors du 3e trimestre 2015, avec 77 tonnes d’or ajoutées à ses réserves.
Avec 84,3 tonnes au total, la demande dans le secteur de la technologie est également en baisse de 4% entre le 3e trimestre 2014 et le 3e trimestre 2015.
Nous attendons avec impatience les chiffres du 4e trimestre, avec le bilan final des tendances de l’offre et de la demande en or pour 2015, une année agitée s’il en est, et l’accélération de tensions géopolitiques en fin d’année qui peuvent bouleverser la donne du côté des banques centrales.
Rendez-vous l’année prochaine pour les prochains chiffres.