À l’occasion de la journée internationale des droits des femmes, le 08 mars, nous revenons sur un vrai déséquilibre entre les hommes et les femmes : le rapport à l’argent. La gestion des finances d’un couple ou le choix des investissements sont vraiment très genrés. Et à la base, la mère de toutes les différences, c’est l’inégalité de rémunération.
Dis-moi ce que tu paies, je te dirai qui tu es !
On pourrait trouver cela très caricatural mais les enquêtes sur les dépenses dans un couple sont tout à fait claires. Le baromètre 2025 du média ViveS « les femmes et l’argent » le montre une nouvelle fois. C’est la 4ème édition de cette enquête et il n’y a pas beaucoup d’évolution.
Les femmes ont le salaire le moins élevé du couple
Selon cette étude, dans 73 % des couples, la femme touche le plus faible salaire. Et cela commencerait dès le plus jeune âge puisque les filles avaient 6 euros d’argent de poche de moins que les garçons !
Dans certains cas, cette inégalité se poursuit avec une transmission des biens patrimoniaux qui rapportent comme une entreprise familiale, en priorité aux garçons.
Des dépenses très genrées dans le couple
En 2022, l’essayiste Titiou Lecoq s’était intéressée dans un livre au dernier grand tabou dans le couple : l’argent. Elle reprenait notamment les éléments d’une étude de deux économistes sur les différences de patrimoine des hommes et des femmes. Et elle note que souvent, la femme dépense pour la vie du foyer quand l’homme rembourse les emprunts pour la maison et la voiture. Autrement dit, l’homme constitue son patrimoine quand la femme donne pour le bien de la famille. L’homme achète de la pierre, la femme des pots de yaourts… En cas de séparation, la femme n’a plus rien sauf si le patrimoine a été acheté en communauté.
Les chiffres du baromètre 2025 : « les femmes et l’argent »
- 15 % des hommes prennent entièrement en charge les gros achats d’équipement : la voiture et l’ameublement ;
- 25 % d’entre eux s’occupent des placements financiers,
- 12 % des hommes seuls réalisent les achats immobiliers.
Et pour les dépenses du quotidien ou d’hygiène en revanche, les femmes s’en occupent à 18 % contre seulement 9 % des hommes.
Source : Baromètre ViveS le Média : les femmes et l’argent
Pourquoi les femmes s’intéressent-elles moins aux placements financiers ?
Avouons-le : nous n’avons pas la réponse à cette question. Evidemment, quand on bénéficie d’une moindre rémunération, il est plus difficile d’épargner ou de mettre de côté régulièrement. Selon les autorités financières, en 2022, 8 femmes sur 10 épargnent avec un montant moyen mensuel de 210 euros contre 280 euros pour les hommes.
Une moindre appétence pour les placements ?
Les femmes ont plus de difficultés avec la prise de risque financière. 48 % d’entre elles la refusent contre seulement un tiers des hommes.
Elles sont moins de 30 % à affirmer qu’elles s’y connaissent en placement. Elles refusent de choisir seules leurs investissements et s’en remettent donc à un conseiller bancaire notamment. Et surtout, les placements sont des sujets qui ne les intéressent pas beaucoup, 17 % seulement déclarent se préoccuper d’investir.
Des investisseurs de meilleure qualité ?
Mais les femmes sont sans doute de meilleures investisseuses que les hommes.
En effet, une étude de chercheurs américains (Bucher-Koenen et. al, 2021) a montré qu’elles ne subissaient pas « l’excès de confiance » si dangereux quand on investit. Les femmes sont assez promptes à dire : je ne sais pas. Si on retourne cet argument, on peut considérer que les femmes seront intéressées par les conseils et l’éducation financière. Et donc à investir en toute connaissance de cause.
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